* Les différents centres
* Les enfants pris en charge
* L'impact de SEED
* Nos besoins

SEED ( Society for the Educational & Economic Development )

I. Le projet

Après plusieurs jours passés avec les enfants de l'association SEED en banlieue de Madras, nous interrogeons Palamisamy, fondateur de l'association.

1. Pourquoi SEED ?

J'ai créé SEED en 1982 afin d'assurer asile, nourriture, éducation et formation professionnelle à des enfants en difficulté. Il s'agit d'enfants dont les parents ont été condamnés à la prison à vie et qui n'ont ni biens, ni famille pour prendre soin d'eux. Les règles ont été parfois accommodées afin d'admettre des orphelins et des enfants pauvres dont les parents souffrent de maladies graves ou de la lèpre.

Nos efforts ont été reconnus par le gouvernement qui a étendu son aide financière à SEED et permis à l'organisation d'établir un institut de formation technique, en 1997.

2. Comment en-êtes vous arrivé là ?

Je suis né dans un village reculé du district de Trichi. Sixième d'une famille de 8 enfants, c'était ma mère qui subvenait essentiellement à nos besoins grâce à de maigres revenus provenant des ventes de noix de coco et de l'élevage de 2 vaches.
J'ai réussi mes études de physique au Collège Presidency de Madras en travaillant à mi-temps à des tâches domestiques.. J'ai également obtenu un diplôme de sociologie, de science politique, d'administration publique et d'éducation en plus d'un diplôme de droit. Par la suite, j'ai obtenu un emploi de clerc dans la Canara Bank tout en continuant mon travail éducatif et mon action auprès des opprimés.

Influencé par la vie et les instructions de Gandhi, je me suis investi dans le service public afin d'améliorer la situation des pauvres de la société. Je me suis, cependant, particulièrement intéressé aux problèmes des enfants vivant dans des conditions difficiles, dans les bidonvilles.

J'ai passé quelques années auprès des groupes de balayeurs en organisant des classes pour leurs enfants. J'ai également créé le " Scavengers Welfare Center ", un centre de formation pour les femmes sans travail.

J'ai rencontré, à cette époque, nombres d'enfants dont les familles étaient déchirées et que je souhaitais réunir. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Padian, un prisonnier condamné à perpétuité dans la prison de Madras. Il avait été faussement impliqué, par un politicien de son village, dans une affaire de meurtre et emprisonné. Il me demanda : " Même les balayeurs nourrissent leurs enfants d'une manière ou d'une autre, mais qui prendra soin de mes enfants?" J'ai donc décidé de créer SEED avec le soutien actif de ma femme.

II. L'organisation.

1. Présentation des centres de SEED.

Centre SEED

SEED prend en charge 300 enfants répartis en 3 centres.

* Sriperumbudur (107 enfants)

Ce centre est dirigé par Gnana Sambathan et divisé en 3 bâtiments :
1. " Mahatma Gandhi Primary School " où travaillent 5 professeurs.
2. " Ceyrac Home ", où travaillent 4 " house mothers " qui prennent en charge 25 enfants, une cuisinière et un gardien.
3. Un centre de formation technique, mécanique et électronique pour les femmes qui accueillera 40 étudiantes (ouverture en juin), il sera dirigé par M.P Basharen. Ce centre fonctionnera autour de 2 classes de 20 étudiantes, et disposera d'un laboratoire fonctionnant en alternance avec les cours théoriques.

* Ukottai center. (60 enfants)

Ce centre fonctionne autour du " Mahatma Gandhi High School ". SEED emploie, dans ce centre, 5 professeurs, 2 " house fathers " et une cuisinière.

* Irungattukottai Project. (120 étudiants).

C'est un centre de formation à l'électricité, à la mécanique, à la couture et au tissage, dirigé par D.r J.C Kumarappa. 8 professeurs y sont employés.

2. Catégorie d'enfants pris en charge.

SEED soutient des enfants qui sont socialement, économiquement et scolairement opprimés; notamment les enfants de prisonniers à vie ou de lépreux afin qu'ils ne deviennent pas criminels à leur tour, délinquants ou mendiants, en réaction à l'hostilité de la société.

Groupe d'enfants pris en charge.

 

On peut répertorier 4 catégories d'enfants accueillis à SEED :

1. Les enfants de prisonniers à vie,
2. Les enfants de lépreux, de mendiants et de personnes déplacées d'un endroit à l'autre (Bombay, Delhi, Népal…),
3. Les enfants de personnes atteintes de maladies graves comme le cancer, la tuberculose…
4. Les enfants destitués qui ont perdu le droit à la dot de leurs parents.

 

III. L'action de SEED.

(propos recueillis auprès de Palamisamy)

J'ai reçu, du gouvernement, l'autorisation de me rendre dans les 8 prisons centrales de l'Etat et de rencontrer les prisonniers afin de les convaincre de la nécessité de notre aide. Après avoir recueilli les informations nécessaires, je vérifie auprès des autorités leur véracité. Je pars, ensuite, à la recherche des enfants.
Certains me demandent pourquoi je ne prends pas les enfants de simples délinquants. Mais, après leur sortie de prison, ils souhaitent, systématiquement, les reprendre ; or, nous avons besoin d'au moins 15 ans d'éducation, notamment morale, et de soutien affectif pour que l'enfant devienne un citoyen responsable, nos efforts seraient donc vains.

Cours sur les moteurs

Enfant révisant

Les enfants suivent un rythme rigoureux. Ils se lèvent à 5h00, font leur prière, suivent des cours de yoga, font du nettoyage. Les prières quotidiennes sont limitées à l'hindou, au christianisme ou à la religion musulmane. Après le petit-déjeuner, les enfants se rendent à l'école. Les grands vont à l'école du village ou à Ukottai, tandis que les plus jeunes restent à l'école primaire Mahatma Gandhi de Spriperumbudur. Les enfants sont répartis en différents groupes et sont chargés de réaliser diverses tâches domestiques. Certains vont chercher l'eau au puit ou à la rivière voisine, les autres aident à l'entretien du jardin et de la maison. Chaque pensionnaire suit également une formation professionnelle qui l'aidera quand il partira. Chaque maison est tenue par des " house mothers ".
Un suivi particulier est accordé aux enfants " difficiles ", c'est la principale raison, pour laquelle nous avons notre propre école. En effet, ces enfants ne peuvent recevoir toute l'attention suffisante dans une école classique.

 

IV. L'impact de SEED.

1. Impact sur les enfants.

Cours à l'extèrieur

Séance de cricket

Palamisamy nous explique que SEED permet aux enfants de prisonniers d'acquérir confiance en eux et de s'assumer sans rejeter leur parent.

Si les enfants reçoivent nourriture et asile, ils agissent néanmoins en faveur des autres ; ce qui fait le succès de notre action. La situation générale de notre pays veut que ce soit les parents qui assurent nourriture et asile à leurs enfants. Mais avec SEED, ce seront les enfants qui prendront en charge leurs parents à leur sortie de prison. C'est en raison des orientations éducatives de notre organisation, que le gouvernement du Tamil Nadu nous a donné une autorisation spéciale de voir les prisonniers afin qu'ils nous permettent de prendre des décisions concernant leurs enfants. Une autorisation a également été accordée aux parents de vivre avec leurs enfants 10 jours par an. À travers SEED, nous voulons changer le statut, les conditions de vie des enfants non privilégiés, afin qu'ils acquièrent confiance, autosuffisance et respect d'eux-mêmes.

2. Impact sur la société.

Suite au travail réalisé à SEED, des partisans de notre action ont joué un rôle de représentant dans chaque district du Tamil Nadu. Ils sont comme un pont entre SEED et les prisonniers ou les lépreux et nous envoient les enfants dans le besoin.
De plus, les jeunes des villages voisins participent aux cours d'informatique, les femmes, elles, participent aux cours de couture. 50 femmes venant de Poonamalee, Sriperumbudur et Walajabad, dans le district de Kancheepuram, participent à nos travaux de chimie et de culture de champignons. Sans autre publicité, notre centre de formation technique a attiré de nombreux enfants pauvres de l'Etat (destitués, abandonnés et socialement désavantagés). Enfin, certaines personnes s'adonnant aux drogues dans les villages voisins ont arrêté la boisson et choisi une autre voie grâce aux témoignages de nos enfants sur les " dangers de l'alcool ". Suite aux conseils ou aux lettres de leurs enfants vivant à SEED, certains prisonniers regrettent leur acte meurtrier. Les parents lépreux commencent à changer leur façon de vivre, passant de la mendicité à un emploi honnête, en raison du comportement de leurs enfants et de leurs conseils.

3. Les indications du succès.

Plus de mille enfants ont quitté les centres avec un diplôme mais également avec une formation dans des domaines comme l'électronique, la couture etc… Ainsi, des opportunités d'emplois se sont ouvert à eux dans des petites entreprises, quincailleries, pharmacie… Ils peuvent donc s'en sortir, aider leur famille et leurs parents qui sont en prison. 10 enfants ont complété leur formation technique et ont obtenu un emploi dans de bonnes entreprises. 3 enfants ont obtenu leur diplôme d'ingénieur en mécanique et travaillent dans de grandes industries, très réputées en Inde. 2 enfants ont été sélectionnés par l'Hyndai Motor. Co et travaillent pour eux. Un enfant a passé l'examen d'entrée dans l'armée, et a été reçu. Il a envoyé son premier mois de salaire à SEED. SEED a été nommé meilleur projet de développement pour les enfants en Inde par le Rotary Inde, en 1995 et a reçu un Gandhi National Award pour son action éducative en faveur des enfants non privilégiés. Nombres d'enfants ont également gagné des prix au niveau de l'Etat, du District dans des domaines comme la chanson, le dessin, les sciences etc…

Enfin, on peut retenir 5 indicateurs du succès de SEED :

§ La performance des enfants aux examens.
§ La performance des enfants lors des activités extrascolaires : débats, théâtre, chants, quiz…
§ La participation des enfants aux réunions d'associations littéraires d'étudiants, une fois par semaine.
§ La coopération des autorités carcérales et des parents dans la réalisation de nos objectifs, pour que les enfants puissent, à la fin, s'assumer et aider leur famille.
§ L'enthousiasme du personnel au regard du succès du travail réalisé au sein de SEED.

 

Déjeuner des enfants

 

V. Budget de l'année 1998 à 1999.

Revenus :

Dépenses :

 

VI. Assistance reçue et attendue.

1. Assistance financière.

Le département de la santé du gouvernement du Tamil Nadu nous a accordé 200 roupies par enfant, pour 100 enfants ; cette somme incluant le salaire du personnel. L'association German Leprosy Relief a donné 200 000 roupies pour les enfants de lépreux, incluant les dépenses de nourriture, de vêtements et de médicaments. L'Indian Bank a donné 100 000 roupies pour les enfants de prisonniers à vie, de lépreux et les victimes d'actes criminels. La " Grand Charitable Trust " (U.K) a donné environ 200 000 roupies pour le soutien des activités de SEED. Pour le Lycée, nous cherchons des donations. Cependant, nous avons reçu de l'aide de :

* L'Indian Overseas Bank, qui a donné 30 000 roupies pour l'achat d'outils et d'instruments nécessaires à l'institut de formation technique.
* La State Bank of India, qui a donné 707 700 roupies pour l'achat de machines et de matériels pour l'institut de formation technique.
* La Canara Bank qui a donner un montant de 100 000 roupies base de rémunération pour le salaire des instructeurs.

Pour les dépenses administratives, pour assurer la formation des enfants, pour les programmes de formation en horticulture et en agriculture et pour pourvoir aux infrastructures de tous les centres, nous cherchons des donations.

2. Les actions de soutien.

La Surrounding Community a participé à toutes les activités de SEED, ils ont notamment donné le terrain de Sriperumbundur sur lequel le projet est établi.
Le terrain de Irungattukottai a été donné par la " Canara Bank platinum jubilee rural developpement trust ".
Des Check-up sont organisés périodiquement par le Sri Ramachandra Medical Collège et l'hôpital au bénéfice des enfants de SEED et des villages voisins.
Un repas est fourni aux enfants, composé de riz et de blé, collectés par la Rajasthan Youth Association.
La communauté fournit des médicaments non utilisés et non périmés et des vitamines. Elle nous a aidé à avoir accès à l'eau potable, à l'électricité, à nous doter d'une cuisinière à gaz et à assurer le drainage des eaux d'égouts. La communauté a également fourni des uniformes et de vieux vêtements pour les enfants et contribue à l'achat de livres et de cahiers au début de chaque année académique. Des jeunes dévoués de la communauté aident les étudiants de SEED comme tuteurs, en dehors des heures de cours. Pour assurer une formation en imprimerie, la Canara Bank nous a donné une presse à imprimerie. Enfin, des étudiants de IIT de Chennai assurent une formation en technologie informatique aux étudiants du SSLC.

 

VII. Besoins et objectifs futurs.

1. Besoins.

SEED a cependant sa part de problèmes. Il est clair que l'aide du gouvernement et de quelques ONG n'est pas suffisante. Avec plus de fonds et de sponsors pour les enfants, nous pouvons faire des merveilles.

2. Objectifs futurs.

J'ai de nombreux projets pour le futur notamment sauver les filles de prosituées de l'Etat ; si elle continuent à vivre avec leur mère, elles suivront le même chemin. Mais ce n'est pas évident, leur cas étant bien différent. Je préfère aller doucement et mener mon projet actuel à bien.

 
 

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